La Chine pose la main sur Toulouse
La cession de 49,99 % de l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium chinois Symbiose suscite la colère des élus locaux.
On pouvait s’y attendre et le moins que l’on puisse dire, c’est que les réactions ont été vives. L’annonce de la cession par l’Etat de 49,99 % du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium chinois Symbiose a fait grincer les dents des élus locaux. Après plusieurs mois de tractations, le consortium a remporté la mise en proposant 50 millions de plus que les français Vinci et ADP. L’ouverture du capital de l’aéroport doit rapporter 308 millions d’euros dans les caisses de l’Etat.
Le loup est dans la bergerie
Jean-Louis Chauzy, président du conseil économique social et environnemental de la région Midi-Pyrénnées, se montre parmi les plus critiques. « L’Etat hypothèque l’avenir et le loup est dans la bergerie », a t-il déclaré à l’AFP. Du côté de l’Association contre les nuisances aériennes, le discours est sans ambiguïté également puisque l’on évoque ni plus ni moins qu’une catastrophe. « Les Chinois veulent doubler, voire tripler le trafic. Ce n’est pas envisageable dans un aéroport qui est déjà le plus enclavé de France », a commenté la présidente de l’association Chantal Demander.
L’Etat veut relativiser
Du côté du gouvernement, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron cherche à relativiser les choses, indiquant que l’Etat demeure « propriétaire des pistes et des bâtiments ». Mais l’inquiétude est de mise notamment pour le maire UMP de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. « Nous resterons très vigilants pour que l’Etat conserve les 10,01 % de sa participation », sur les 60 % qu'il détenait. Les collectivités locales demeurent certes majoritaires mais le capital est réparti entre l’Etat, la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, Toulouse métropole, le département de Haute Garonne et la Région Midi-Pyrénées. Le loup semble bel et bien entré dans la bergerie…
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