Les Chinois convoitent le vignoble bordelais
Les rachats de vignobles bordelais par des investisseurs chinois s’accentuent assez fortement depuis cinq ans.
La tendance est belle et bien réelle ! En l’espace de cinq ans, près d’une centaine de châteaux bordelais sont passés entre les mains d’investisseurs chinois. Le mouvement s’est initié en 2008, avec le rachat de Latour-Laguens, un domaine de 30 hectares comprenant une magnifique bâtisse avec tourelles et donjon. Depuis le phénomène prend de l’ampleur.
Des rachats médiatiques
En 2011, une quinzaine de vignobles ont été rachetés. La vente du Château Monlot à la célèbre actrice chinoise Vicki Zhao Wei a même connu un retentissement médiatique. Quelques temps plus tard, la comédienne a jeté son dévolu sur le Château Patarabet et ses neuf hectares de vignes. En 2012, ce sont plus de 25 rachats qui ont été dénombrés, puis une trentaine en 2013. Ces rachats ne portent pas pour l’heure sur les grands crus mais plusieurs grands groupes chinois seraient prêts à dépenser sans compter pour s’offrir une de ces pépites.
Un placement rentable
Les investisseurs chinois se portent acquéreurs puis confient l’exploitation du vignoble à une société spécialisée. Une grande partie de la production est alors exportée en Chine. « Nous vendons 60% de notre production en Chine tout en continuant à en distribuer une partie en France, car c’est ici que se fabriquent la crédibilité et l’image », a confié Yang Cheng, directeur du château Grand Mouëys à nos confrères de Challenges. Les prix de vente s’envolent de façon spectaculaire tant la notoriété d’un bordeaux est grande. A Pékin, un second cru peut atteindre jusqu’à vingt fois son prix de vente constaté en France. Une fois le domaine modernisé et la distribution mise en place, les propriétaires peuvent escompter une belle plus-value en cas de revente à un autre acquéreur chinois.
Bon pour l’export
Pour l’heure, ces rachats ne semblent pas susciter de défiance. Le comité interprofessionnel des vins de Bordeaux, par la voix de son président Bernard Farges, estime même qu’il s’agit d’une bonne chose dans la mesure où cela ouvre une percée spectaculaire sur le marché chinois. Les spécialistes des transactions argumentent quant à eux sur le fait que cela permet de vendre des domaines qui ne trouvaient pas preneur.
Des inquiétudes à terme
Le volume de rachat par ces investisseurs chinois peut sembler marginal compte tenu de l’étendue du vignoble bordelais qui compte quelque huit mille exploitations. Mais qu’en sera-t-il demain si la tendance s’accentue de façon significative avec des offres aussi alléchantes ? On parle déjà de sommes supérieures à 100 millions d’euros. Les réactions risquent d’être alors plus mitigées.
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