Locronan, la belle tisserande
Située non loin du port de Douarnenez, dans le Finistère, la petite cité bretonne rayonne d’un riche passé lié au commerce du chanvre.
L’histoire de Locronan – Lok-Ronan signifie « lieu de Ronan » - est intimement liée à celle de Saint Ronan, évêque et ermite irlandais qui implanta le christianisme dans la région aux alentours du VIIe siècle. Le village vivait jusqu’alors sous l’influence des druides. Il prit par la suite le nom de l’évangéliste qui y avait établi son ermitage. De ces influences religieuses et celtique subsistent aujourd’hui les Grandes Troménies, ces célèbres processions qui rassemblent tous les six ans une multitude de pèlerins. La dernière a eu lieu l’été dernier. Mais l’histoire de cette petite cité classée parmi les plus beaux villages de France ne s’arrête pas là. L’épopée de ses tisserands a marqué dans la pierre tout un pan de son passé.
Le tissage du chanvre
Nous sommes alors au XVe siècle. La région produit beaucoup de chanvre et l’ancien port de Douarnenez, Pouldavid, assure par ses échanges commerciaux la prospérité du village. De nombreux tisserands et marchands s’y installent et contribuent à la réputation de la Manufacture de Locronan. Celle-ci acquiert au fil des ans une notoriété grandissante pour la qualité de ses ouvrages, notamment ses toiles de voile en chanvre. La Compagnies des Indes, la marine anglaise ainsi que de la marine royale de France lui passent des commandes. Les voiles de Locronan équipent les navires de l’Invincible Armada, la flotte du roi Philippe II d’Espagne ainsi que les caravelles de Christophe Colomb.
Des existences difficiles
Au plus fort de cette période, au XVIIe et XVIIIe siècle, la place principale du village abrite l’hôtel de la Compagnie des Indes et le Bureau des Toiles. Edifiées tout autour, les belles demeures des riches marchands et des notables témoignent de leur prospérité. Les tisserands, eux, se contentent de maisons beaucoup plus modestes, le plus souvent en fort mauvais état, dans les rues avoisinantes. Beaucoup d’entre eux vivent dans des conditions misérables. Ces demeures ainsi que l’église datant de cette époque ont été conservées jusqu’à nos jours.
Le charme d’antan
Il émane de ses austères maisons en granit bordées d’hortensias et de roses trémières un charme envoûtant. Le village s’étire le long de deux anciennes voies romaines toujours pavées qui se rejoignent au niveau de la place centrale et de l’église Saint-Ronan. Locronan a su jouer de ses atouts historiques pour accueillir de nombreux artistes et réalisateurs célèbres comme Roman Polanski, qui y tourna Tess, Philippe de Broca pour les décors de son film Chouans, ou Jean-Pierre Jeunet qui y effectua une partie de son long-métrage, Un long dimanche de fiançailles.
Atelier de tissage © Office de Tourisme de Quimper Cornouaille – Locronan 
Vers l'église © Office de Tourisme de Quimper Cornouaille – Locronan 
La Grande Troménie © Office de Tourisme de Quimper Cornouaille – Locronan 
Sur la place © Office de Tourisme de Quimper Cornouaille – Locronan 
L'église Saint Ronan © Office de Tourisme de Quimper Cornouaille – Locronan
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