Que va devenir la Champagne-Ardenne ?

Le président du conseil régional d’Alsace a exprimé son refus d’une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne et veut faire cavalier seul.

Epernay © DRLes habitants de la région Champagne-Ardenne doivent apprécier les tergiversations des élus de l’Est, particulièrement celles de Philippe Richet, président de la région Alsace. Dans un entretien publié dans le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce dernier a clairement exprimé sa volonté de faire en sorte que l’Alsace demeure une région seule, sans la Lorraine et à plus forte raison la Champagne-Ardenne. « Cette fusion est inacceptable car ce territoire plus grand que la Suisse ou la Belgique serait celui d’une collectivité ingérable. La réponse, c’est l’Alsace unie », a t-il déclaré le 17 août dernier.

Pression en haut lieu

D’accord à l’origine pour une fusion avec la Lorraine, le président UMP de la région Alsace a fort peu goûté l’intégration de la Champagne-Ardenne dans la corbeille de mariage et l’adoption de cette carte par les députés socialistes. Après les cérémonies de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale en juillet dernier, Philippe Richet s’est entretenu avec le président François Hollande, lui demandant de reconsidérer sa position sur la fusion des régions du Grand Est. Le président l’a assuré qu’il recevrait les grands élus de la région en septembre.

Lutte de paroisses

Si le chef de l’Etat venait à revoir sa position et accepter que l’Alsace demeure seule, la Lorraine et la Champagne-Ardenne pourraient avoir à faire cause commune. Une orientation qui n’enchante guère Jean-Pierre Masseret, président PS du conseil régional de Lorraine, lequel plaide pour une fusion entre la Lorraine et l’Alsace, sans la Champagne-Ardenne. Dans un courrier adressé au Premier ministre, il n’a pas manqué de rappeler les arguments qui plaident en faveur d’un rapprochement avec l’Alsace (économie, université, transport, énergie), tout en mentionnant certains propos de son homologue champardennais, Jean-Paul Bachy, lequel déclarait récemment : « Nous sommes à une heure de Paris et nous n’avons rien à voir avec l’Alsace ».  

Un dossier épineux

L’affaire pourrait donc bien connaître de nouveaux rebondissements. Et les sénatoriales qui se tiendront en septembre prochain ne vont rien arranger si la droite redevient majoritaire. Une chose est sûre, à sentir le peu d’engouement que leur région suscite, les habitants de la région Champagne-Ardenne n’ont pas vraiment de raison de se réjouir, quelle que soit l’issue de toutes ces tergiversations.

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