Une vallée bio en Charente-Maritime
La Saintonge innove en créant un pôle de compétences dédié à l’agriculture biologique. Une première en France.
Les derniers chiffres de l’Agence Bio en 2014 viennent confirmer la tendance : l’agriculture biologique a le vent en poupe. Face à une demande qui ne cesse de croître, certains territoires s’y intéressent, pour anticiper les futurs besoins mais aussi pour penser leur développement économique en s’appuyant sur cette dynamique. C’est le cas en Saintonge, dans la région de Saint-Jean-d’Angely, où vient d’être inauguré Val Bio Ouest, un projet innovant qui regroupe l’ensemble des acteurs locaux de sa filière bio sur un pôle de 60 hectares.
Il est bio mon silo
Le projet a débuté avec l’implantation en 2011 d’un silo de 5500 tonnes à Saint-Jean-d’Angely. Ce silo entièrement dédié à la production bio, a été conçu de manière à mieux conserver les grains en l’absence de pesticides. « Il a fallu augmenter la ventilation et installer spécifiquement la chaîne d’air froid. Les étapes de triage et de nettoyage ont également été réadaptées », souligne Édouard Rousseau, le président de l’association Croissance Bio en Poitou-Charentes, à l'origine du projet. Il précise : « L’emplacement est stratégique, près d’un axe autoroutier, très bien desservi par les transports ». Un atout non négligeable.
Un concept novateur
Situé au centre d’une zone d’agriculture biologique en pleine effervescence, le Silo Bio Ouest favorise le développement de filières courtes, évitant aux graines de parcourir des centaines de kilomètres pour être transformées. Il devient ainsi le point d’ancrage et d’attraction de nombreux transformateurs bio qui peuvent venir s’installer sur place. Cette concentration va permettre la création d’un village de compétences porteur de nombreuses synergies. Les entreprises y trouveront un cadre commun pour diversifier ou créer leur gamme bio, en mutualisant certaines infrastructures et services. Il s’agira alors de développer une coopération forte entre les différents acteurs, afin de dynamiser les partenariats et l’innovation, et de créer de l’emploi non délocalisable. Une expérience innovante de création de filière intégrée, qui sera certainement scrutée avec attention par d’autres territoires.
Un secteur très porteur
Malgré la crise, la bio française continue son essor : en 2013, les ventes de produits bio pour la consommation à domicile ont progressé de 9 % en valeur, et celles de la restauration collective de 1,8 %. Même si la bio n’atteint encore que 2,5 % du marché alimentaire total (contre 2,3 % en 2012), son évolution reflète une tendance de fond, «d’autant plus qu’un consommateur bio sur quatre a l’intention d’augmenter ses achats de produits bio», affirme l’Agence Bio. C’est la vente directe qui enregistre le taux de croissance le plus fort, en constante progression.
Source : Agence Bio
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