Des sarments de vigne pour se chauffer

Dans le Gard, l’agglomération d’Alès mène une expérimentation de valorisation des sarments de vigne en granulés pour le chauffage.

©  Service communication de la Ville d’Alès

 

En ces temps de flambée du prix de l’énergie, toutes les solutions alternatives au « tout pétrole » méritent d’être étudiées avec intérêt. La valorisation du bois de vigne pour le chauffage est une piste encore peu explorée en France. Elle laisse cependant entrevoir des débouchés intéressants pour les vignerons qui ont à leur pied, souvent sans le savoir, une ressource renouvelable, gratuite et abondante. Pour accompagner cette transition, l’agglomération d’Alès, le Conseil général et la Chambre d’agriculture du Gard ont invité les exploitants viticoles de la région à une journée de présentation d'une nouvelle ressource énergétique issue du bois de vigne.

Un nouveau combustible : le granulé de sarment

L’objectif de cette journée de démonstration était de sensibiliser les vignerons aux possibilités de valoriser le bois de vigne en pellets (ou granulés), tout en mettant en avant les atouts de cette démarche, tant sur le plan environnemental, social qu'économique. Les Français ont changé leurs habitudes de consommation en adoptant peu à peu le pellet comme combustible alternatif. Et il s'avère que la demande ne cesse de croître, par rapport à une production qui reste insuffisante.

Mais pas de valorisation possible sans une bonne connaissance des machines agricoles adaptées. Plusieurs d'entre elles ont été présentées durant cette journée, une pour chaque étape de la transformation : ramassage des sarments dans les vignes et façonnage en ballots, broyage des végétaux, transformation des déchets broyés en granulés.

Une énergie renouvelable aux nombreux avantages

Contrairement au paillage des pieds de vigne avec des sarments broyés qui a longtemps été en usage, la récupération et la transformation des sarments présentent de nombreux avantages. Sur le plan écologique, c’est une énergie propre et renouvelable, qui n’émet pas de C02 et qui fonctionne en circuit court ; côté prophylaxie, elle contribue à réduire les maladies du bois, car contrairement au paillage, elle évite de conserver les sarments sur les ceps et donc de propager des champignons. Mais surtout, elle offre un atout économique majeur pour les viticulteurs : la capacité de chauffer leur maison et leur exploitation de manière autonome en ramenant à zéro les frais de combustible, voire la possibilité de vendre le surplus de matière première à la filière bois énergie pour les collectivités ou les particuliers. Soit la possibilité de dégager un revenu complémentaire à partir des déchets de l'exploitation.

Des investissements durables

Au-delà de l’acquisition des machines, cette démarche nécessite d’investir dans une nouvelle chaudière pouvant accepter ce type de combustible. Un achat qui s’avère payant sur le long terme : le retour sur investissement estimé entre 5 et 8 ans, en prenant en compte les crédits d’impôts. L'installation ne présentant pas de difficulté technique particulière, l’initiative pourrait donc être reprise par de nombreux viticulteurs et devenir une source de revenus et d’emploi. Le Languedoc-Roussillon s'engagerait alors dans une économie circulaire vertueuse et durable, qui pourrait déboucher sur la création d’une véritable filière locale.

 

Le pétrole vert des viticulteurs

En France, la biomasse issue du vignoble (sarments et souches provenant de l’arrachage), est estimée à 1,75 million de tonnes. En se basant sur le fait que le rendement en sarments à l’hectare représente l’équivalent de 800 à 1000 litres de fioul, les régions viticoles ont tout à gagner à engager ce type de démarche. Avec 245 000 hectares de vignes, la région Languedoc-Roussillon, si elle réussit cette transition énergétique, est elle aussi, assise sur une mine d’or. 

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