Les Vignerons Indépendants sont au vert !

A l’occasion de la 1ère édition du salon Nature et Vins qui se tenait Espace Champerret à Paris, nous avons rencontré Pierre Bernhard, le nouveau président des Vignerons Indépendants d’Alsace.

© VIQuel bilan tirez-vous de la 1ère édition de ce nouveau salon Nature & Vins ?

Pierre Bernhard : Beaucoup de consommateurs accordent aujourd’hui leur confiance aux Vignerons Indépendants mais nombre d’entre eux expriment des attentes sur les aspects environnementaux. Le salon Nature & Vins qui a réuni trois jours durant 80 Vignerons Indépendants certifiés Bio ou HVE (Haute Valeur Environnementale) est là pour répondre à leurs demandes. Cette première édition a majoritairement attiré une clientèle jeune (de 25 à 45 ans) et plus de 3000 visiteurs. Il est trop tôt pour tirer des conclusions sur ce salon qui cible pour l’heure un marché de niche. Une chose est sûre, nous avons à cœur de le faire évoluer pour en faire un grand rendez-vous.

Comment abordez-vous votre mandat de président des Vignerons Indépendants d’Alsace ?

P.B : J’ai succédé en février dernier à Eliane Guinglinger à la présidence du SYNVIRA (Syndicat des Vignerons Indépendants d’Alsace) pour défendre les intérêts de nos 450 adhérents. Il est important pour nous de communiquer sur les valeurs des Vignerons Indépendants que sont l’engagement, le partage et le respect. Nous pourrions atteindre raisonnablement 600 adhérents.

Vous débutez ce mandat avec un dossier sensible sur la vente de vin en vrac

P.B : C’est exact. Sur 1,1 million d’hectolitres (hl) produits dans notre région, 200 000 hl sont vendus en vrac auprès de négociants alsaciens. 60% de ce vin en vrac est produit par nos vignerons adhérents. L’érosion des prix et la hausse du coût du travail font que les lots vendus ne couvrent plus les frais de production. Nous explorons plusieurs pistes pour y remédier.

L’une d’elles consisterait à mettre en place une bourse de vente en vrac. Les lots y seraient vendus aux plus offrants, mais cela court-circuitent les courtiers auxquels nous pourrions concéder en contrepartie de réaliser des mises en bouteilles pour leurs opérations à l’export. Une autre solution serait de s’accorder avec les courtiers pour que les lots les plus qualitatifs soient mieux valorisés afin de préserver les marges des vignerons.

On parle aussi de la mise en place d’appellations intermédiaires pour l’Alsace. Qu’en est-il ?

P.B : Nos vins reposent actuellement sur les appellations AOP Alsace et Grand Cru d’Alsace. Deux nouvelles appellations ont été validées par les vignerons auprès de l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) afin de mieux distinguer les offres. L’appellation 1er Cru va regrouper les vins d’un lieu dit où il y a des efforts qualitatifs liés aux traitements des sols et  les rendements (57hl au lieu de 80hl). Une autre appellation « Communale » va regrouper pour sa part les vins de plusieurs villages. Elle peut-être comparée à l’appellation « Village » que l’on trouve en Bourgogne. Ces deux appellations doivent être validées par l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO).

Vous misez également beaucoup sur l’oenotourisme

P.B : C’est un point essentiel car l’oenotourisme nous permet de lutter contre l’érosion des ventes réalisées au caveau des domaines. Cette érosion est due très certainement aux nouvelles habitudes de consommation. Dans ce secteur de l’oenotourisme, il y a beaucoup à faire à l’image des pique-niques vignerons qui sont aujourd’hui bien ancrés dans les mœurs. Il y a également les apéro gourmands ainsi que les événements autour des terroirs, notamment les parcours dégustations. Il faut mentionner également les vendanges touristiques en lien avec les offices de tourisme.

Comment se répartissent aujourd’hui les ventes de vins d’Alsace ?

P.B : En fait, 80% de la production des vins d’Alsace se vend dans le grand nord-est de la France, ce qui correspond à la nouvelle région issue de la fusion des régions. Les 20% restants sont commercialisés sur le reste de la France et à l'export.

 

 

HVE, Bio, en bref...

HVE : issue du Grenelle de l’environnement, la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) est effective depuis février 2012. Le dispositif s’échelonne sur 3 niveaux. Le niveau 2 qui correspond à l'Agriculture raisonnée va être abrogée d'içi les prochaines années afin de laisser place uniquement au troisième niveau, le seul qui permette d’obtenir la certification. Critiquée par certains écologistes, la certication HVE demeure moins contraignante à obtenir que le label AB (Agriculture Biologique) qui interdit purement et simplement l'utilisation d'intrants chimiques.

Près d’une exploitation viticole sur deux certifiées HVE est adhérente à l’association des Vignerons Indépendants.

2,1% des exploitations viticoles adhérentes à l’association des Vignerons Indépendants sont certifiées HVE

 

Entre 2007 et 2012, les surfaces viticoles en conversion biologique ont augmenté de 188%. Elles représentent 8,2% du vignoble national. 36% des achats de vins bios se font directement auprès du producteur. 

En 2014, la consommation de vin bio a augmenté de 14% et 36,1% des adhérents des Vignerons Indépendants étaient engagés dans des démarches environnementales. L’association des Vignerons Indépendants souhaite porter ce pourcentage à 50% à l’horizon 2017.

 

 

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