La lumière ou l’abîme
Dans son livre « Je n’est pas un autre », Franck Trommenschlager se pose en pourfendeur d’une société qui détruit inexorablement la beauté de l’Homme. Un ouvrage qui interpelle !
Psychanalyste et psychosociologue, Franck Trommenschlager vient de publier un premier essai passionnant, dans lequel il s’avère que toute vérité n’est pas facile à lire. « Je » n’est pas un autre, ou comment reconquérir sa « beauté intérieure », démontre comment l’évolution de nos sociétés nous éloigne de nos richesses les plus nobles, à savoir les valeurs de l’âme et nous pousse vers l’abîme. A la lecture de cet essai résolument humaniste, chacun de nous peut y trouver sa part de lumière pour mieux ouvrir la porte de ce que l’auteur nomme la « prison du quotidien » et reprendre possession des attributs qui sont véritablement les nôtres.
Qu'est ce qui vous a conduit à vous lancer dans l'écriture de ce livre ?
Franck Trommenschlager : Cet essai est un livre de combat. Nous sommes dans une situation d’extrême désenchantement en ce début de XXIe siècle, et dans la mutation sociale que nous traversons, la perte de savoir est intimement liée à la façon dont notre société canalise et oriente nos désirs.
Comment avez-vous pensé cet essai de combat ?
FT : J’ai présenté une vision holistique* tout en souhaitant être le plus pédagogique possible, concis, avec un système de notation complet : évaluer les effets dangereux de la normalisation excessive de nos sociétés, de l’éducation réduite à un outil de réussite sociale, de notre rapport au temps que l’exploitation industrielle des consciences a fini par détruire mais aussi du consumérisme poussé à son paroxysme pour combler les vides créés par la désaffection des relations humaines… Il y avait de nombreux thèmes à aborder.
Vous décriez les industries culturelles liées au numérique, pourquoi ?
FT : Les industries culturelles construites autour du numérique et des nouvelles technologies captent l’essentiel de nos désirs à des fins uniques de consommation. Elles détruisent au passage les savoirs tout en créant une incapacité à s’investir socialement et à se concentrer.
Le danger vient du rythme effréné auquel elles évoluent car ce rythme dépasse largement nos capacités d’absorption. Nous avons sans cesse l’impression d’avoir plus de choses à faire et nous finissons par tomber dans l’immédiateté et par nous perdre. Pourtant, les nouvelles technologies constituent un formidable moyen de relier les hommes. Wikipédia et les logiciels libres de droit en sont un bel exemple.
Vous terminez cependant votre livre sur une note d’espoir, à quoi vous rattachez-vous ?
FT : Dans le vivre ensemble, des tendances émergent et rassemblent chaque jour un peu plus les individus qui souhaitent pérenniser un certain art de vivre. L’économie contributive qui se met progressivement en place nous permet de nous sublimer en coexistant ensemble. C’est un très bel espoir qui mérite de combattre jour après jour, pour s’ouvrir aux lois d’une dimension pleinement affective, celle du cœur.
* « holos » en grec signifie le tout. Une vision holistique de l’être humain tient compte de ses dimensions physique, mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle.
Sur l'auteur
Psychanalyste et psychosociologue, Franck Trommenschlager est membre du groupe de réflexion Ars-Industrialis. Il a cofondé en 2012 avec un ensemble de médecins, professeurs et intervenants l’Université populaire de Luxeuil les Bains / Saint-Sauveur, une initiative culturelle sur l’étude et la réflexion, individuelle et collective, le mûrissement, l’échange de points de vue et la diffusion des savoirs.
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