Une épicerie sans emballage ouvre à Bordeaux

Deux entrepreneurs bordelais ont ouvert un concept store où aucun emballage jetable n’est admis.

© Patrick T. Power / Shutterstock

Si comme beaucoup vous êtes effarés devant le volume d’emballages qu’il vous faut jeter lorsque vous rangez vos courses, sans doute serez-vous intéressés par l’initiative bordelaise de Jules Rivet et Guillaume de Sanderval. Ces deux jeunes entrepreneurs de 23 et 24 ans ont osé le pari de créer une épicerie 100% vrac, où aucun emballage jetable n’est admis. Ainsi est née La Recharge, un concept store unique qui permet de faire ses courses différemment, en privilégiant les produits locaux, et en ne générant pratiquement aucun déchet !

Un constat accablant

Les concepteurs le rappellent sur leur site, chacun d’entre nous jette 125 kg d’emballages ménagers en moyenne chaque année. En 30 ans, le volume des déchets d’emballage a été multiplié par cinq, voire par 50 pour certains matériaux comme le plastique. Non seulement les emballages polluent, mais leur impact sur l’environnement est important, car ils utilisent de nombreuses matières premières. En plus de coûter cher au consommateur – en moyenne 30 % du prix d’un produit –, ils pèsent également sur les finances des collectivités, qui doivent gérer cette augmentation galopante des ordures (gestion qui se répercute sur les feuilles d’impôts locaux). Autre constat alarmant, les emballages contiennent de plus en plus de substances toxiques (Phtalates, Bisphéol A) qui nous empoisonnent à bas bruit. C’est pour proposer une alternative à ces habitudes de consommation polluantes et onéreuses que la Recharge a vu le jour.

Pour en finir avec le suremballage

Le magasin propose à chacun de venir avec ses propres contenants – bouteilles, bocaux, sacs en papier,  Tupperware – qui seront pesés à l’entrée du magasin, puis remplis de la quantité de produit désirée. Ici la lessive est vendue au litre, les yaourts et les œufs à l'unité, les céréales et les pâtes au poids. Même le shampoing, le papier toilette et le gel douche peuvent être achetés sans emballage. Tous les produits sont vendus en vrac et sont issus de circuits courts, fabriqués le plus possible localement, afin de réduire les coûts, de proposer des prix abordables et de faire vivre les producteurs du territoire. Une petite contrainte pour beaucoup d’avantages au final.

Le retour de la consigne ?

La vente en vrac n’est pas une nouveauté en France. Elle se pratique depuis des années dans la plupart des magasins biologiques, comme les Biocoop. Si le vrac a longtemps existé, c’est notamment grâce aux emballages dits « sous consigne ».  Encore répandu jusqu’au début des années 80, le système de la consigne a disparu sous la pression de la grande distribution, qui voyait en elle une contrainte financière et l’a ringardisée face aux emballages jetables. Mais devant les montagnes de déchets générés, la consigne fait son grand retour (www.reseauconsigne.com), et est même en passe de devenir un des emblèmes de l’économie circulaire. Il faut dire qu’elle permet d’économiser 75 % d’énergie primaire par rapport au recyclage. Une idée vertueuse qui sera largement mise en avant lors de la semaine européenne de la réduction des déchets qui se tiendra du 22 au 30 novembre 2014.

 

Ailleurs dans le monde

Le concept des supermarchés  « zéro emballage » a vu le jour en 2007 en Angleterre et se développe depuis aux États-Unis (magasins In.gredients au Texas), en Italie (enseigne Effecorta) et en Allemagne où deux Berlinoises viennent d’ouvrir « The Original Unverpackt », littéralement « sans emballage d'origine ».

 

En Californie, la famille Johnson a réussi à limiter ses déchets à moins de 1 kg par an, notamment grâce à ses achats en vrac. Un livre traduit en français relate cette aventure et donne des centaines de trucs pour que chacun puisse alléger sa vie et préserver l'environnement tout en faisant des économies. 

 

A New York, Colin Beavan s’est lancé le pari, avec sa famille, de ne produire pendant un an aucun déchet non compostable et de n'acheter que des denrées alimentaires produites dans un rayon de 400 km autour de chez lui. Il a publié en 2009 un livre qui relate cette expérience : « No impact Man ».

 

 

 

Infos pratiques

La Recharge

38 Rue Sainte-Colombe

33000 Bordeaux

Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 20h

www.la-recharge.fr

Page Facebook 

 

Découvrir La Recharge en vidéo.

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Tirage au sort le 31 mai 2014
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