Crise agricole : les Régions réagissent
A l'heure où se tient le Salon de l'agriculture, les Régions demandent à l'Etat une clarification des compétences régionales en matière de politique agricole.
Les crises agricoles sévissent depuis plusieurs années et les Régions estiment qu'il est plus que temps pour l’Etat d’agir en modifiant ses méthodes en matière de politique agricole et de développement rural. La nouvelle crise que traversent les agriculteurs et les éleveurs pose en effet le problème de l’efficacité des politiques menées depuis des décennies au niveau français et de leurs conséquences en matière de poids réglementaire pour les agriculteurs.
Se mobiliser aux côtés des agriculteurs
Les Régions, récemment renforcées dans leurs missions de développement économique et nouvelles autorités de gestion des fonds du 2ème pilier de la PAC, souhaitent donc que le Gouvernement mette en place une décentralisation réelle de ces compétences. Les Régions regrettent la dispersion des moyens et des missions entre les Régions et l’Etat. Elles proposent que soit rapidement expérimenté le transfert total des compétences et des moyens de l’Etat (crédits et moyens de mise en œuvre) aux Régions sans attendre la prochaine programmation européenne en matière d’accompagnement à l’innovation, l’adaptation et la modernisation des exploitations agricoles. Et ce, dans le but de donner aux Régions les moyens d’exercer un accompagnement à la hauteur des difficultés de la filière agricole.
La PAC à bout de souffle
Aussi, afin que nos agriculteurs européens soient bien protégés face à la forte concurrence et aux risques, économiques et naturels, tout en laissant une réelle subsidiarité aux Régions pour l’élaboration de politiques agricoles, alimentaires, et de développement rural, elles demandent que soit renvoyée vers l’Etat la défense des intérêts français à Bruxelles avec pour objectif la défense d’une Politique Agricole Commune « boite à outils ». Enfin, les Régions proposent que les politiques de filières soient territorialisées, notamment en confrontant les demandes des marchés (marchés locaux, nationaux, européens ou mondiaux) avec la situation des filières et la capacité de production à l’échelle régionale ou de bassin, aussi bien en qualité qu’en quantité.