Pierre Rabhi au secours de la planète
De passage à Vaugneray, près de Lyon, le paysan philosophe a appelé au respect de notre planète et de ses réserves naturelles.
Il est des personnages d’une grande simplicité et d’une grande humanité qui forcent le respect par leur engagement. Pierre Rabhi en fait partie. Pionnier de l’agriculture biologique, ce paysan d’origine algérienne installé en Ardèche au début des années 1960 est devenu l’icône vivante de celles et ceux qui aspirent à un monde plus sain et plus apaisé. En ces veilles de fêtes, les propos qu’il a tenus mi-décembre à Vaugneray, près de Lyon, lors d’une conférence publique tombent fort à propos.
Un public conquis
Les places ont manqué et les organisateurs ont dû refuser des centaines de personnes. C’est finalement devant un parterre de 1300 auditeurs que celui que beaucoup considèrent comme un sage est venu délivrer son message de réconciliation avec la nature : « Il est grand temps d’arrêter de massacrer la planète à laquelle nous devons notre survie ». Face à des multinationales comme Monsanto qui se posent en usurpatrices du catalogue du vivant, face à l’agriculture intensive, la déforestation et le recours massif aux pesticides, il oppose une agriculture raisonnée à même de réconcilier l’homme et la nature. Apôtre de la décroissance, il veut apporter une âme à la mondialisation. « L’Homme ne pourra survivre sans respecter la terre nourricière », estime-t-il à juste titre.
L’ambassadeur de la nature
Ses multiples actions, empreintes d’humanité, lui valent depuis plusieurs années une reconnaissance internationale. Il est, entre autres, l’inventeur du concept « Oasis en tout lieux » qui vise à promouvoir le retour à une terre nourricière et la reconstitution du lien social. En 2012, il publie avec le philosophe Edgar Morin et la présidente d’honneur d’ATAC Susan George, une tribune soutenant l’initiative citoyenne européenne. Le Mouvement pour la Terre et l’Humanisme qu’il a créé en 2007 a été renommé plus tard Mouvement des Colibris. Pierre Rahbi se plaît souvent à raconter lors de ses apparitions en public la légende amérindienne de ce petit oiseau. Une légende à méditer…
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La légende du colibri
Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »
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