François Kollar, l'ouvrier du regard

Le photographe, spécialiste du monde du travail, fait l’objet d’une rétrospective au Jeu de paume de Paris, du 09 février au 22 mai 2016.

Assemblage de volants alternateurs Alsthom à BelfortFrançois Kollar (Senec, Slovaquie, 1904 (anciennement Szenc, Hongrie) — Créteil, 1979), employé des chemins de fer dans son pays natal, puis tourneur sur métaux dans les usines Renault de Boulogne-Billancourt, devient photographe professionnel à l‘âge de 24 ans après avoir acquis une riche expérience de chef de studio chez l‘imprimeur parisien Draeger. Sa connaissance intime du monde du travail, de la publicité à la mode en passant par l‘industrie, l‘artisanat et l‘agriculture, lui permet d‘aborder les outils, les matériaux et les gestes avec une expertise professionnelle exceptionnelle.

L'industrie entre 1930 et 1960

Construction des paquebots - St Nazaire

Cette exposition rétrospective est constituée d‘un ensemble de 130 tirages d‘époque dont certains inédits, et d‘autres issus de la donation de la famille du photographe à l‘État. Elle met en lumière le travail d‘un photographe qui a su révéler le monde du travail au XXe siècle. Découvrir les qualités documentaires, artistiques et historiques des ensembles réunis ici permet d‘observer comment l‘individu s‘inscrivait dans la société par le biais du travail et de prendre conscience des changements profonds qui ont affecté l‘industrie entre les années 1930 et les années 1960.

"La France travaille"

En 1930, après avoir exposé à l‘exposition internationale de photographie à Munich avec Florence Henri, André Kertész, Germaine Krull ou Ergy Landau, le photographe reçoit de la part des éditions Horizons de France une commande conséquente intitulée La France travaille (1931-1934), qui fait de lui l‘un des plus grands reporters industriels de l‘époque. Refusant de collaborer avec le pouvoir en place pendant l‘occupation allemande, il se retire avec sa femme et ses trois enfants en Poitou-Charentes. Il ne reprend sa pratique photographique qu‘en 1945 à Paris. Dans les années 1950-1960, il poursuit en France et à l‘étranger ses reportages industriels.

 

L'exposition : un regard contemporain sur son œuvre

Sotteville-les-Rouen 1931

La première partie de l‘exposition dévoile la période expérimentale de Kollar : ses autoportraits réalisés dans son studio à Paris, le travail effectué pour des agences de publicité mais aussi pour la mode. Cette section est composée de photographies qui traduisent l‘esprit de l‘époque moderne tout en témoignant de la volonté de François Kollar d‘explorer une pratique avant-gardiste et expressive de la photographie en jouant avec ses modèles, les objets, la lumière et la composition.


Consacrée à La France travaille (1931-1934), la partie centrale de l‘exposition réunit des tirages d‘époque, des diaporamas ainsi que des archives et des publications. Cette commande photographique constitue un document unique sur le monde du travail dans les années 1930. Kollar photographie tous les secteurs d‘activité : l‘industrie, l‘agriculture, l‘aviation, l‘artisanat, les secteurs automobile, nautique et ferroviaire. La présence d‘hommes et de femmes, leurs fonctions et leurs manières d‘intervenir dans les procédés de production, sont des éléments récurrents dans les images de François Kollar. 

Dans la troisième partie de l‘exposition sont présentées des œuvres de Kollar réalisées après la commande de La France Travaille : la mode et les commandes industrielles. Reconnu pour ses talents de photographe publicitaire, François Kollar est sollicité pour réaliser de nombreux portraits, notamment de Coco Chanel, Elisa Schiaparelli ou la duchesse de Windsor... Alors que sa collaboration avec Harpers‘ Bazaar prend fin en 1955, Kollar poursuit sa carrière de photographe industriel.

Usine Renault - Billancourt - 1931/1934

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