Le fabuleux voyage de l’obélisque

L’exposition Louxor-Paris qui se tient au Musée national de la Marine retrace le transport de l’obélisque, de Louxor à la place de la Concorde.

© Musee National de la Marine - P.DantecL’obélisque se dresse fièrement sur la place de la Concorde, à Paris, depuis 1836. Cela n’a pourtant pas été simple de le faire venir depuis Louxor, son berceau d’origine. Les péripéties de ce périlleux transport forment la trame de l’exposition Le voyage de l’obélisque - Louxor/Paris, qui se tient depuis le 12 février et jusqu'au 6 juillet 2014 au Musée national de la Marine. C’est l’occasion pour le grand public de découvrir cette aventure, reconstituée au travers d’œuvres réunies pour la première fois et dont certaines n’ont jamais été exposées. Tableaux, plans originaux, dessins, maquettes, objets archéologiques témoignent de cette folle épopée.

Un cadeau royal

Nous sommes en 1829 et de nombreux ingénieurs français participent à la modernisation de l’Egypte. Pour remercier le roi Louis-Philippe, le vice-roi d’Egypte, Méhémet-Ali, lui fait cadeau des deux obélisques qui se dressent à l’entrée du temple de Louxor. Ramsès II les a faits édifier en hommage aux dieux ainsi qu’à sa propre royauté.  

Un voyage historique

La mission de ramener le premier obélisque est confiée à l’ingénieur français de la Marine Apollinaire Lebas. L’obélisque doit être « abattu » sans être cassé puis acheminé vers le Nil. Une maquette au 1/66e donne un aperçu des contraintes techniques liées à cette opération. Un navire conçu spécifiquement pour son transport, le Luxor, doit ensuite le transporter jusqu’à Paris. Le chargement des blocs de granite dans la cale s’avère là encore périlleux comme en témoigne la peinture d’Anse Styvel.

Sept ans durant

Mais les aléas vont s’accumuler et compliquer la tâche : épidémie de choléra, attente de la crue du Nil, difficiles opérations de halage…  Le voyage depuis Louxor durera à lui seul deux années, le temps de traverser la Méditerranée, contourner la France le long de l’océan Atlantique puis remonter la Seine jusqu’à la capitale. Au total, l’opération de transport, menée essentiellement à bras d’hommes, prendra sept ans.

Un exploit technique

Le 25 octobre 1836, le roi Louis-Philippe en personne et 200 000 Parisiens viendront assister à son « levage » place de la Concorde. La scène est immortalisée par le peintre Cayrac dans une magnifique aquarelle. Compte tenu des moyens techniques de l’époque, abattre, transporter puis lever ce monolithe de 23 mètres de hauteur et de 230 tonnes sans le casser a constitué un véritable exploit… C’est d’ailleurs pour cela que le second obélisque est demeuré à Louxor jusqu’à aujourd’hui !

 

Infos pratiques

Le voyage de l’obélisque, Louxor/Paris (1829-1836)

Du 12 février au 6 juillet 2014

Musée national de la Marine

Palais de Chaillot

17, place du Trocadéro Paris XVIe

Plus d’infos : www.musee-marine.fr

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