Grenoble renonce à la publicité

La ville a annoncé qu’elle allait retirer plus de 300 panneaux publicitaires de la voie publique d’ici à mai 2015.

© Mairie de GrenobleLa nouvelle municipalité écologiste de Grenoble élue au printemps 2014 a décidé de se séparer de plus de 300 panneaux publicitaires installés dans les rues de la ville. Ils seront démontés et remplacés par une cinquantaine d’arbres. Un engagement électoral du nouveau maire qui a annoncé vouloir libérer l’espace public de l’emprise de la publicité. Cette expérience, inédite en Europe à l’échelle d’une grande ville, sera regardée de près au niveau national et pourrait inspirer d’autres communes.

Une promesse de campagne

C’était une promesse de campagne d’Eric Piolle pour les municipales de 2014. Promesse tenue puisqu’une fois élu, le nouveau maire a profité de la fin du contrat qui liait sa ville à JCDecaux pour ne pas renouveler son appel d’offres. Une décision portée par une vision de la publicité jugée « obsolète et agressive » et peu protectrice des enfants, cible de choix des publicitaires. Bien que les espaces sur les abribus ne soient pas concernés, ce seront au total plus de 2000 m2 de panneaux qui seront gagnés sur l’espace public et qui vont permettre de repenser l’affichage municipal, en privilégiant à l’avenir un affichage libre et citoyen.

Un déficit de recettes déjà compensé

Le choix d’Eric Piolle peut paraître osé, à un moment où les finances publiques font l’objet de toutes les attentions. Comment compenser la perte substantielle de près de 150 000 euros de recettes qu’entraînera ce démontage ? En tranchant dans la rémunération des élus et les frais de protocole. L’ancienne majorité s’était octroyée une augmentation de 25 % de ses indemnités en 2008. En revenant aux niveaux des salaires précédents, la nouvelle équipe a réalisé 300 000 euros d'économies, auxquels s’est ajouté l’abandon des trois voitures de fonction du maire, qui leur a préféré son vélo.

Les publicitaires montent au créneau

La voix de JCDecaux s’est rapidement élevée, soulignant que la ville allait se priver de millions d’euros pour son développement et son affichage. Durant toute la semaine dernière, des publicitaires sont montés au créneau dans les médias pour expliquer qu’une des causes de la désaffection du public pour la publicité urbaine tenait dans la conception des affiches, jugées « moches », et des campagnes souvent « aseptisées». Plus virulent, Jacques Séguéla a pris la parole sur le site grenoblois Gre’net pour dénoncer une décision « criminelle » qu’il rapproche d’un « début de dictature ». Une atteinte à la soi-disant « liberté d’informer », à mettre en regard de la liberté du citoyen qui n’a d’autre choix que de subir des messages qu’il n’a pas choisis.

Une révolution douce

Si les réactions sont fortes, c’est que Grenoble a osé remettre en cause une place que la publicité tenait pour acquise, et à laquelle il semblait difficile d’échapper. Une position de franc-tireur qui a eu le mérite d’être inspirante pour d’autres élus. Bien médiatisée, la décision grenobloise a fait parler d’elle et a lancé un débat sur la monétisation de l’espace urbain auprès des marques. D’autres villes pourraient être intéressées par la démarche. Une vraie petite révolution. 

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