Insolite : la folle maison Picassiette
A Chartres, la maison Picassiette est une curiosité architecturale née de l’imagination d’un homme simple qui ne s’est jamais pris pour un artiste.
Il a passé sa vie entière à décorer les murs de sa maison avec des mosaïques, dans un enchevêtrement de fresques naïves inspirées de ses rêves. Raymond Isidore était un artiste hors norme, mystique et obsessionnel, et sa célèbre maison Picassiette est à son image. Une composition architecturale exubérante faite de matériaux de récupération, avec un extrême souci du détail et de la couleur.
Une maison sans confort mais...
Ce n’était au départ qu’une petite maison dans le quartier Saint-Chéron, dans les hauts de Chartres. Bâtie sans confort en 1929 par Raymond Isidore, balayeur au cimetière de la ville, elle devient le support d’une œuvre qu’il mènera jusqu’à sa mort. Au cours de ses promenades qui l’entraînent autour de la décharge municipale, Raymond Isidore ramasse des morceaux de porcelaine et de verre brisé. Avec imagination et talent, il assemble ces débris en mosaïques dont il tapisse les murs et le sol de sa demeure. Une fois la totalité de son intérieur recouvert, il s’attaque aux murs extérieurs, cours et jardin, avec une ferveur quasi obsessionnelle.
...l’œuvre d’une vie
Trente années durant, cet artiste autodidacte entretient son obsession, poursuivant inlassablement sa quête de débris de vaisselle, au point qu’il sera surnommé le pique-assiette, ou Picassiette. Son logis, entièrement recouvert de fresques représentant des paysages de Chartres et de ses environs, des décors champêtres ou des vues du Mont-Saint-Michel, est associé à son sobriquet pour ne plus être nommé que la maison Picassiette. Moqué durant une grande partie de sa vie, l’artiste tout juste reconnu meurt en 1964. Sa maison sera rachetée par la ville de Chartres et classée Monument historique en 1984. Célèbre dans le monde entier, la maison Picassiette demeure un remarquable exemple d’Art brut qui attire toujours une foule de curieux.