La fusion des régions est annoncée
Lors de sa troisième conférence de presse, le président François Hollande a esquissé les grandes lignes d’une future réorganisation territoriale.
Le pacte de responsabilité proposé aux entreprises par le chef de l’Etat n’est pas sans conséquence sur l’avenir et le nombre des régions. Son financement qui doit s’opérer par des économies budgétaires va être l’occasion pour le gouvernement de s’attaquer au mille-feuille territorial.
Une cure d’amaigrissement
Le pilotage de ce choc de simplification décidé par le président Hollande a été confié au député PS Thierry Mandon et à l’ex-PDG d'Unibal, Guillaume Poitrinal. Interrogé sur ce point, le député a précisé que sur les 22 régions actuelles, hors territoires d’Outre-Mer, il ne pourrait en rester que quinze. Sept d’entre elles, soit près d’un tiers, seraient vouées à disparaître. La réorganisation s’établirait autour de métropoles fortes, à l’image de ce qui a été fait pour Lyon et la région Rhône-Alpes. En décembre dernier, la loi créant 13 métropoles aux pouvoirs très larges qui a été adoptée par le Parlement s’inscrit dans ce processus.
En phase avec la mission sénatoriale
Les propos tenus par le député vont dans le sens de la mission sénatoriale présentée par Jean-Pierre Raffarin en octobre dernier. Le rapport doit être pris en compte lors des prochains débats sur la loi de décentralisation. Dans ce schéma, la Champagne-Ardenne et la Picardie seraient sur la sellette et pourraient rejoindre un grand pôle régional du Nord-Pas-de-Calais. La Franche-Comté serait liée à la Bourgogne. La Basse et la Haute Normandie seraient regroupées en une seule région. Quant aux régions Poitou-Charentes et Limousin, elles pourraient fusionner avec l’Aquitaine.
Un processus initié en haut lieu
La ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, conforte cette orientation. « Nous avons eu cinq heures de débat sur l’organisation territoriale, à l’initiative de la mission sénatoriale menée par MM Raffarin et Krattinger, puis cinq heures de débat sur la fusion éventuelle des régions et la mutualisation des services. C’est donc un sujet qui a été largement débattu depuis la semaine dernière », a-t-elle déclaré dans les médias.
L’ARF discrète sur ce point
Par voie de communiqué, l’Association des régions de France (ARF) s’est félicitée de l’engagement du chef de l’État en faveur d’un acte III de décentralisation. En revanche, elle n’a pas fait de commentaires sur la disparition envisagée d’un tiers des régions. Dans certaines d’entre elles, il risque fort d’y avoir de sérieux grincements de dents.