Le berlingot, un délicieux bijou parfumé
L’origine de ce petit bonbon irisé de forme conique est liée à Carpentras, la ville qui a fait sa réputation.
La ville de Carpentras, dans le Vaucluse, s’enorgueillit du titre de capitale du berlingot depuis qu'un pâtissier inspiré créa par hasard ce délicieux bonbon parfumé au XIVe siècle.
Une étymologie controversée
Si l’on en croit la légende, son origine remonterait à l’époque du pape Clément V qui avait alors sa résidence à Carpentras. Son pâtissier lui confectionne un flan caramélisé, mais il lui reste du caramel en grande quantité. Il a alors l’idée de le recuire en y incorporant du citron et de la menthe, puis l’étire en bâtonnets. Le pape, qui porte comme nom de naissance Bertrand de Got, apprécie la friandise. Elle sera baptisée en son honneur berlingot, mot formé à partir de la première et de la dernière syllabe de son son nom. Une autre version se réfère au mot berlingozzi, qui désigne les sucres d’orge italiens. L’écrivain Frédéric Mistral, lui, a comparé ces bonbons de forme conique à des osselets, ou berlingaù en provençal. Une étymologie incertaine pour un bonbon qui a su pourtant se faire un nom au cours des siècles.
Les rayures, une marque de fabrique
Et une idée qui a fait son chemin… jusqu’en 1840, lorsqu’un pâtissier-confiseur du nom de François-Pascal Long à l’ingénieuse idée d’aromatiser ses bonbons avec les sirops de fruits confits que produit la région. Il y ajoute de la menthe, puis décore la pâte d’une couche de sucre blanc cuit. Ce sont ces fines rayures blanches qui en feront sa marque de fabrique, et qui le différencient du berlingot de Nantes, de couleur opaque et plus petit. Le berlingot de Carpentras est bientôt vendu conditionné dans des jolies petites boîtes métalliques décorées que les collectionneurs vont vite s’arracher. Ce petit bijou aux teintes irisées qui ne demande qu’à fondre dans la bouche devient un must à offrir et à déguster, autant pour ces arômes fruités que pour ses vertus rafraîchissantes pour l’haleine.
La tradition perdure
Son succès va pourtant se briser sous les effets du rationnement qui durant la guerre, obligera les confiseurs à réduire leur consommation de sucre. Ils fermeront les uns après les autres. Aujourd’hui, deux confiseurs perpétuent la tradition du berlingot, la Confiserie du Mont Ventoux et la Confiserie de Carpentras. Pour continuer à soutenir sa production, Carpentras s’est mobilisée en signant la charte des villes sucrées, qui a pour but de promouvoir ce qui fut l’une des plus célèbres friandises de France.