Où va la réforme des régions ?
Lors de son passage au 84e congrès de l’Assemblée des départements, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé que la suppression des conseils généraux n’était plus d’actualité.
La réforme des régions a tout d’un méli-mélo à la française ! Ce chantier prioritaire voulu par le chef de l’État devait marquer la fin du « millefeuille » territoriale et simplifier les circuits de décision pour diminuer les dépenses publiques. De façon prévisible, chaque épisode donne lieu à des tergiversations qui vident progressivement la réforme de sa substance.
Les conseils généraux maintenus
Outre les prises de positions des uns et des autres sur la cartographie des régions, le Premier ministre Manuel Valls vient d’ajouter à la confusion. A l’occasion du 84e congrès de l’Assemblée des départements, à Pau, où il s’est rendu le 6 novembre dernier, il a clairement fait entendre que la suppression des conseils généraux n’était plus d’actualité. « Nous avons besoin de cet échelon intermédiaire que sont les conseils généraux qui ont des compétences de proximité, de solidarité tout à fait essentielles », a-t-il déclaré. Pourtant, en avril dernier, lors de sa prise de fonction et de sa déclaration de politique générale, ses propos ne souffraient aucune ambiguïté. La suppression des conseils généraux était prévue pour 2020.
Des luttes d’influence
Manuel Valls a beau déclarer vouloir donner du sens à la réforme, comment ne pas voir dans cette volte-face un repli face à la défiance des élus de sa propre majorité, radicaux inclus. Pour l’heure, le Premier ministre a promis de sauver la moitié des conseils généraux. Histoire de conforter les uns et les autres, il a même proposé de pérenniser le fonds de solidarité créé pour soulager les budgets sociaux des départements. Qu’en sera-t-il de la responsabilité des collèges et des routes promises aux régions ? Lors de la journée du 7 novembre, le président de l'Association des régions de France Alain Rousset a créé la surprise en s'opposant ouvertement à ce transfert. "Est-ce le rôle des régions d'aller déneiger les routes de Corrèze" a-t-il déclaré lors du congrès. Les conseillers généraux n'en attendaient pas tant et ne manqueront pas de faire pression à ce titre à Matignon.
Millefeuille, quand tu nous tiens !
Les élections départementales de mars prochain ne vont pas arranger les affaires du gouvernement, pas plus que les élections suivantes. François Hollande disposait d’un quinquennat pour finaliser ce chantier prioritaire. A mi-mandat, compte tenu des revirements de situation, le millefeuille territorial semble toujours avoir de beaux jours devant lui. Quant aux nombres d’élus régionaux et départementaux qui siégeront encore à l’issue de la réforme, la question reste entière !
Plus d'infos sur la réforme territoriale : les-regions-en-2017