Un millésime 2013 très atypique
Propriétaire du Château Haut-Blanville dans le Languedoc, le viticulteur Bernard Nivollet revient sur les faits marquants du millésime 2013.
L’année 2013 a été très difficile pour de nombreuses appellations françaises qui ont souffert des conditions climatiques. Le Languedoc, et le domaine du Château Haut-Blanville, ont été épargnés et tirent particulièrement bien leur épingle du jeu.
FR : Comment se sont déroulées les vendanges de l’année 2013 ?
Bernard Nivollet : L’année 2013 a été marquée par des dates de vendanges exceptionnellement tardives. Elles ont débuté avec quatre semaines de retard par rapport à la récolte 2012, ce qui en fait les plus tardives de ces vingt dernières années. Le printemps froid et pluvieux a entraîné un retard de floraison qui s’est maintenu jusqu’à la récolte. En contrepartie, la vigne a bénéficié d’une bonne alimentation hydrique. La météo clémente de septembre a permis un bon déroulement des vendanges.
FR : Quels ont été les enjeux de cette année pour le domaine du Château Haut-Blanville ?
BN : Cette année, nous avons dû veiller à ne pas vendanger trop tôt. Il a fallu faire preuve de patience et attendre la maturité polyphénolique, notamment pour nos vins rouges. La chronologie inhabituelle des maturités est le point marquant de ce millésime. Pour appréhender cette maturité, nous réalisons des contrôles quotidiens sur des baies pour surveiller l’équilibre sucre, acidité. Il est primordial également de déguster les différentes parties de la baie (pellicule, pulpe et pépins). Avec l’habitude, l’évolution de cette maturité devient perceptible.
FR : Entre des millésimes aussi différents que le 2009 que vous commercialisez actuellement et le 2013, comment faites-vous pour préserver l’esprit de vos vins?
BN : Il est vrai qu’à l’inverse, en 2009, il ne fallait pas vendanger trop tard. Cela étant, en Languedoc, l’identité du terroir est plus forte que l’influence climatique d’un millésime donné. Il y a certes un effet millésime mais il est limité par la relativement faible variation des conditions climatiques d’une année sur l’autre. Avec le temps, nos parcelles nous ont beaucoup appris. Nous connaissons leurs spécificités propres et le couple qu’elles forment avec leur cépage. La vinification et l’élevage sont donc gérés « à la parcelle », ce qui nous permet de conserver la typicité de chaque alliance terroir, cépage. L’intérêt est de d’abord laisser s’exprimer chaque parcelle pour pouvoir déterminer ensuite les assemblages les plus intéressants.
Château Haut-Blanville 2009, un grand millésime classique
NOTES DE DEGUSTATION : Trois vins rouges du millésime 2009
Château Haut-Blanville : Clos des Légendes 2009 (cépage majeur : syrah de sélection parcellaire)
Robe d’un rouge presque noir - Nez qui exprime intensément des arômes de fruits rouges très mûrs, de torréfaction, de cuir et d’épices, de vanille. La bouche offre un très bel équilibre et une grande ampleur, avec un boisé parfaitement intégré, des tanins fondus, une longueur remarquable.
Château Haut-Blanville : Clos des Poètes 2009 (cépage majeur : mourvèdre de sélection parcellaire)
Robe d’un beau pourpre brillant - Nez complexe et acidulé. La framboise domine et laisse la place à des notes confiturées. La bouche est franche et très fraîche. Tanins veloutés. Palette aromatique riche avec des notes de framboises écrasées, cassis, puis pruneau. La longueur en bouche vous surprendra.
Château Haut-Blanville : Grande Cuvée 2009 (cépage majeur : syrah de sélection de barriques)
Robe d’un rouge presque noir - Nez qui exprime intensément des arômes de Cassis, vanille et beurre frais. La bouche offre de l’ampleur avec un arôme intense de beurre et un boisé parfaitement intégré, des tanins fondus et une longue finale.
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