Le Palais Bénédictine, à la gloire d’une liqueur

L’étonnant château de Fécamp abrite depuis plus d'un siècle la distillerie de la célèbre liqueur qui porte son nom.

© Palais Bénédictine

Grandiose, insolite, excentrique… les adjectifs ne manquent pas pour décrire ce palais d'architecture gothique-renaissance situé au centre de Fécamp. Mais autre singularité, le Palais Bénédictine accueille entre ses murs la distillerie qui fabrique encore aujourd’hui la fameuse liqueur du même nom, ainsi qu’un musée et le siège de l’entreprise, devenue une multinationale.

Une fantaisie architecturale

Cette construction hors du commun est née de l’imagination d’un négociant en vins fécampois, Alexandre Legrand (ça ne s’invente pas !), qui a souhaité donner à la Bénédictine un écrin à la mesure de sa réussite commerciale. Il a pour cela fait appel au jeune architecte de la ville de Fécamp, Camille Albert, disciple de Viollet-le-Duc. Celui-ci a fait surgir en 1888 au cœur de cette ville du Pays de Caux un véritable palais, dans un style très en vogue à l’époque : le néo-gothique. Résultat : un édifice mi-château, mi-usine, qui surprend par son aspect monumental, foisonnant, mais aussi raffiné et féérique. Dévasté par un incendie en 1892, il a été reconstruit par son propriétaire qui, loin de baisser les bras, en a profité pour en réaliser une version encore plus fastueuse. Le nouveau Palais Bénédictine a ouvert ses portes en 1900, deux ans après sa mort.

Un musée éclectique

Si l’architecture du palais ne laisse personne indifférent, son musée contribue pour une grande part à sa renommée, car il doit beaucoup au caractère collectionneur de son propriétaire. Durant des années, Alexandre Legrand a rassemblé et accumulé de nombreuses œuvres d’art anciennes et d’objets religieux. L’ensemble forme un cabinet de curiosités hétéroclite, mélange d’art et d’industrie, qui va de l’art sacré (manuscrits enluminés, sculptures, peintures, vitraux…) à la ferronnerie en passant par les affiches des années trente. La construction du palais lui a permis d’exposer ses collections au sein de sa fabrique de spiritueux. Une tradition de mécène qui s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Depuis 1988, le musée abrite un hall dédié à l’art contemporain qui accueille de nombreuses expositions temporaires.

Une usine toujours en activité

Mais avant d’être un musée, le palais Bénédictine reste avant tout une distillerie en activité. C’est ici que s’élabore la liqueur éponyme qui s’exporte dans le monde entier, avec une production de plus de trois millions de bouteilles par an. Même si sa recette est jalousement gardée secrète, la visite de la distillerie permet de découvrir son histoire et les étapes de sa fabrication : une salle dédiées aux 27 épices qui entrent dans sa composition, des alambics en cuivre (dont certains d’origine) où s’opère la distillation, des caves et des fûts de chêne où vieillit lentement l’alcool. La visite se termine comme il se doit par une petite dégustation.

 

© Georges Goursat - SEM / BNFLa Bénédictine, la liqueur aux cinq siècles d’histoire

L’histoire commence à l’abbaye bénédictine de Fécamp en 1510, lorsqu’un moine herboriste du nom de Bernardo Vincelli, met au point un élixir de plantes du pays de Caux. Selon la légende, Alexandre Legrand « aurait » redécouvert la formule de l’élixir dans sa collection de livres anciens en 1863, puis s’en est inspiré pour élaborer sa liqueur. Il la baptise Bénédictine, en hommage au moine inventeur. Et en véritable pionnier du marketing moderne, il dépose la marque (chose rare pour l’époque) et lance une campagne de communication internationale grâce aux affichistes de la fin du siècle, qui assurent la diffusion de son image. Avec le palais Bénédictine, entièrement dédié à sa liqueur, il est en quelque sorte devenu l’inventeur du tourisme industriel.

 

© Pierre Noel

Infos pratiques

Palais Bénédictine

110 rue Alexandre Legrand

76400 Fécamp

Tél : 02 35 10 26 10

www.palaisbenedictine.com

 

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