Jean Jaurès, 100 ans déjà

Le 31 juillet 1914, au Café du Croissant à Paris, Jean Jaurès est abattu à bout portant par Raoul Villain, un étudiant nationaliste déséquilibré.

Café du Croissant © DREn pleine montée du nationalisme, alors qu’il s’opposait de toutes ses forces à l’arrivée de la guerre, Jean Jaurès fut abattu par deux balles tirées à bout portant le 31 juillet 1914. Durant cette journée, le philosophe humaniste que beaucoup considèrent comme le père du socialisme, tenta d’arrêter le déclenchement des hostilités, à la Chambre des Députés d’abord, puis au ministère des Affaires Étrangères. En fin d’après-midi, il se rendit au journal L’Humanité pour écrire un article, puis au Café du Croissant à Montmartre pour dîner avec ses collaborateurs avant de retourner travailler au journal.

Un acte prémédité

Il faisait très chaud. Jean Jaurès était attablé avec Dolié, un journaliste au Bonnet rouge qui était en train de lui montrer des photos de sa petite fille. C’est à ce moment-là que Raoul Villain lui tira dessus par la fenêtre ouverte du café, le tuant sur le coup. Adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine qui regroupait des étudiants ultra-nationalistes d’extrême droite, Raoul Villain reprochait à Jaurès de s’être opposé au service militaire de trois ans. L’assassinat précipita le déclenchement des hostilités : la Première Guerre mondiale débuta trois jours après.

Acquitté en mars 1919

Jean Jaurès © DRRaoul Villain fut incarcéré durant toute la guerre, dans l’attente de son procès. Depuis sa cellule de la Santé, il écrivit à son frère : « J'ai abattu le porte-drapeau, le grand traître de l'époque de la loi de trois ans, la grande gueule qui couvrait tous les appels de l'Alsace-Lorraine. Je l'ai puni, et c'était le symbole de l'ère nouvelle, et pour les Français et pour l'Étranger ». Le procès s’ouvrit le 24 mars 1919 devant la cour d’assises de la Seine. Le jury populaire estima que Villain n’était pas coupable d’homicide volontaire sur Jaurès et qu’il n’avait pas prémédité son geste. Il fut acquitté le 29 mars. Il fut exécuté bien plus tard, en septembre 1936, à Ibiza par des anarchistes engagés dans la guerre d’Espagne.

Hommage après guerre

A l’issue de la guerre, de nombreuses communes décidèrent de baptiser des rues et des places en l’honneur de celui qui se posa en défenseur de la paix. A Castres, le collège où il étudia porte son nom tout comme la place nationale qui fut rebaptisée. Élu Président de la République, François Mitterand, s’inclina devant sa tombe au Panthéon le 21 mai 1981. Il inaugura en 1988 le Centre National et Musée Jean-Jaurès à Castres.

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