Correns, le plus bio des villages
Cette petite commune varoise s’est auto-proclamée « premier village Bio de France ». Une démarche qui vient d’être récompensée par l’Agence Bio
Situé entre Aix-en-Provence et Cannes, Correns possède le charme typique et préservé des petits villages de l’arrière-pays varois. La commune se démarque pourtant dans la région grâce à une spécificité agricole. Au milieu des années 1990, en pleine crise vinicole, les vignerons du village ont fait le pari d’une conversion de leurs terres en production biologique. Une initiative audacieuse portée par la mairie, qui a généré une véritable synergie de territoire, contribuant à redynamiser la vie du village. Cette démarche a été saluée en février 2014 par un prix de l’Agence Bio.
Un maire précurseur
Correns était à l’époque un petit village à 90 % viticole, qui donnait des signes d’essoufflement. Le vin ne se vendait plus, la coopérative locale s’apprêtait à fermer. Enclavée, éloignée des axes routiers, la commune voyait son économie menacée et ses jeunes s’en aller. C’est alors que le maire, Michaël Latz, vigneron et agronome, a eu l’idée de sensibiliser ses administrés à l’agriculture biologique.
Une conversion progressive et cohérente
Michaël Latz a su miser sur plusieurs atouts en faveur de cette conversion. D’une part la petite taille des exploitations, particulièrement adaptée à la culture bio ; d’autre part une terre riche et ensoleillée, peu sensible aux maladies. A cela se sont ajoutées des aides de l’état à partir de 1997, et une population qui s’est impliquée. Aujourd’hui, 97 % de la surface agricole sont cultivés selon les normes de l'Agriculture Biologique. D’autres productions locales ont suivi : céréales, légumes, miel, chèvres, huile d’olive, plantes aromatiques, volailles et œufs. La cantine scolaire aussi propose des menus bio. Et surtout, les vignerons se disent aujourd'hui « fiers de leurs vins » qui connaissent un succès grandissant.
Un nouveau souffle
Plus largement, cette implication a contribué à redynamiser la vie communale et à créer une véritable synergie de territoire. Depuis dix ans, la population s’est accrue d’une centaine de nouveaux habitants, les naissances ont repris, des commerces se sont créés, et ni La Poste ni l'école n’ont fermé leurs portes. La fierté du maire ? Que le village ait été sauvé sans que ses administrés aient eu besoin de renoncer à la viticulture, ni céder aux promoteurs immobiliers.
Le développement durable en actes
Fort de ce succès, Michaël Latz a engagé la commune dans d’autres actions durables : réfection de la mairie en haute qualité environnementale (HQE), soutien à l’éco-construction et à l’énergie solaire, chauffage des bâtiments communaux à partir d’une chaudière à bois… Avec la mise au pas des pesticides, le bio a également favorisé la réapparition du gibier, amélioré la qualité de l’eau et relancé l’éco-tourisme ! Vous avez dit exemplaire ?