Romain Gary aurait 100 ans cette année
L’auteur de « La promesse de l’aube » fut un génial brouilleur de pistes. Retour sur celui qui se joua six ans durant du monde littéraire.
Né le 8 mai 1914 à Vilnius, en Lituanie, Romain Gary, ou Roman Kacew de son vrai nom, fut un véritable personnage de roman. Résistant, diplomate, écrivain, cinéaste, il est à ce jour l’unique écrivain français à avoir obtenu deux fois le prix Goncourt. Son roman autobiographique « La promesse de l’aube » apporte bien des éclaircissements sur le parcours et les attitudes de cet auteur atypique qui refusait de vieillir. Romain Gary se donna la mort le 2 décembre 1980 à Paris, à 66 ans.
Un chef d’œuvre
Magnifiquement écrit, « La promesse de l’aube » est une pièce maîtresse de l’œuvre de Romain Gary. Il y décrit d’une façon singulière, fine et humoristique tout l’amour qu’une mère peut porter à son fils. Très tôt, l'écrivain n’aura de cesse de vouloir réaliser les rêves de grandeur que sa mère nourrissait à son égard. Il rend dans ce roman un vibrant hommage à celle qui sacrifia toute son existence à son éducation et qui vécut des situations pour le moins rocambolesques.
La féminité, son obsession
Romain Gary s’estimera « pénalisé » par ce trop plein d’amour, écrivant à ce titre : « Avec l’amour maternel, la vie vous fait, à l’aube, une promesse qu’elle ne tient jamais. Chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances ». Séducteur, entouré de courtisanes, Romain Gary aura de nombreuses compagnes. Devenu consul de France à Los Angeles, il fréquentera les stars du cinéma et épousera l’actrice Jean Seberg, laquelle se donnera la mort à 40 ans.
Deux Goncourt sous deux noms
Romain Gary a obtenu le Goncourt en 1956 pour « Les racines du ciel ». De 1974 à 1980, il va se jouer du monde littéraire en inventant de toute pièce un jeune auteur du nom d’Emile Ajar, lequel va recevoir en 1975 le prix Goncourt pour le roman « La vie devant soi ». Un petit cousin de Romain Gary, Paul Pavlowitch, tiendra le rôle d’Emile Ajar face à la presse. Il faudra attendre 1981 pour que la vérité éclate au grand jour. Ultime pirouette d’un écrivain génial qui doutait de son existence même, et d'un éternel insatisfait qui se défendait de tout désespoir.
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