Aubusson offre un nouvel écrin à ses tapisseries
La ville de la Creuse accueillera bientôt une cité destinée à perpétuer et promouvoir l’art ancestral de la tapisserie.
C’est un savoir-faire vieux de cinq siècles qui va connaître un regain d’activité dans les années à venir. Après avoir été inscrite en 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, la tapisserie d’Aubusson disposera bientôt d’une cité internationale, tout entière dédiée à la promotion, la sauvegarde et la transmission de cet art d’exception.
Manufacture royale
Les origines de la tapisserie d’Aubusson remontent à la fin du Moyen Age, mais c’est à partir de 1665 qu’elle acquiert sa notoriété. Louis XIV, sous l’impulsion de Colbert, décide alors de la hisser au rang de Manufacture Royale. Un privilège accordé quelques années plus tard à la cité voisine de Felletin, l’autre berceau de la tapisserie locale. Trois cent cinquante ans plus tard, les méthodes de fabrication n’ont quasiment pas changé. C’est toujours à la main que les lissiers manipulent, avec une dextérité et une délicatesse presque magiques, les innombrables fils de couleur sur le métier à tisser placé à l’horizontale. Avec cette particularité qui ajoute encore à la difficulté de l’ouvrage : les artisans, qui reproduisent l’image exécutée sur un carton par le maître cartonnier, tissent la tapisserie à l’envers. Ce n’est que lorsque l’œuvre est achevée qu’ils peuvent juger du résultat, et notamment s’assurer que les plus subtiles nuances de couleurs peintes sur le carton ont bien été reproduites.
Mise en valeur du patrimoine
Si le savoir-faire s’est perpétué sans discontinuer au cours des siècles, il appartient aux hommes de le transmettre aux futures générations. Ce sera l’une des missions de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé (CitArt), qui ouvrira ses portes en 2015. Son rôle sera aussi de mettre en valeur le patrimoine d’Aubusson et de repositionner la tapisserie d’Aubusson dans le champ de la création contemporaine. Implantée dans les anciens locaux de l’Ecole nationale supérieure d’art d’Aubusson, la cité, dont les travaux viennent de débuter, comprendra l’externat de l’ENSA, complètement réaménagé, ainsi qu’un nouveau bâtiment de 700 m². Le tout pour une surface totale de 2800 m² et un investissement de 7,2 millions d’euros.
Des ateliers de formation
La CitArt présentera les plus belles réalisations, anciennes et contemporaines, tout en abritant également trois ateliers de formation pour les futurs teinturiers et lissiers. Situés au cœur de la cité, ces ateliers seront visibles par les visiteurs qui pourront ainsi admirer le méticuleux travail des artisans et les œuvres en cours de réalisation. Outre la formation continue, des Masterclass et stages de découverte de la tapisserie aubussonnaise seront régulièrement proposés aux amateurs ainsi qu’aux professionnels (artistes, architectes d’intérieur, décorateurs…).
Chiachio y Giannone © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
Jane Harris © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
Le Corbusier, Les mains, 1951 © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
maquette-bina-baitel-2012 © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
Tapis Peau Licorne © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
CitArt © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
Accueil de la Cité © Cité de la Tapisserie et de l'Art Tissé
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