Un projet de ferme urbaine à Lyon
La ville de Lyon se dote d’un outil futuriste et innovant pour répondre à une demande grandissante de légumes cultivés en ville.
Aujourd'hui, la moitié de la population mondiale vit en ville et selon l'INED*, ce chiffre devrait passer à 60 % en 2030 pour atteindre 75 % à l’horizon 2050. Cette croissance galopante ajoutée à la raréfaction du foncier disponible pour des cultures maraîchères dans les petites couronnes pose un véritable défi : comment répondre à la demande en fruits et légumes des urbains dans les années à venir ? Certaines grandes villes anticipent ces nouveaux besoins et se lancent dans des projets d’agriculture urbaine. En France, le projet FUL (Ferme urbaine de Lyon) qui se présente sous la forme d’une étonnante serre à étages verticale, devrait voir le jour en 2016. La ferme ambitionne de nourrir des milliers d’habitants, une première en France.
Des salades produites en bas de chez soi
C’est la salade, un légume rustique, très consommé et facile à cultiver, qui a été choisie pour cette première expérience. Alors qu’une salade traditionnelle parcourt une moyenne de 1000 kilomètres entre le champ et l'assiette, le principe de cette ferme d’un nouveau genre consiste à distribuer toute la production en circuit court, en privilégiant le marché lyonnais. Cela permet de réduire à zéro le coût et les impacts environnementaux du transport. Et la production en intérieur, donc en continu, sans les aléas climatiques habituels, permettra de produire plus de 280 salades par mètre carré et par an, pour un total de 600 000 légumes annuels, soit dix fois plus qu'en plein champ.
Quand la technologie rencontre l’écologie
La productivité n’est pas le seul avantage de cette ferme innovante. La production agricole y est organisée sur des plateaux superposés, en "hydroponie", c'est-à-dire en serre sous climat artificiel reproduisant la lumière, l'hygrométrie, la température et le vent de l'extérieur. Les végétaux poussent dans des mottes de tourbe baignant dans une solution nutritive. Ecologiquement exemplaire, ce mode de culture devrait permettre de diminuer de 90 % les besoins en eau et en pesticides par rapport à ceux de l'agriculture conventionnelle. Le bâtiment, éco-conçu, devrait être autonome en énergie grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables. Soutenu par l’INSA de Lyon, l’Isara et la société Bonduelle, le projet a vocation à être reproduit dans d’autres métropoles.
L'agriculture urbaine, bientôt incontournable
Même s’il semble encore futuriste, le projet de Lyon est amené à se développer, voire se banaliser dans les années à venir. Des programmes d’agriculture en milieu urbain fleurissent d’ailleurs un peu partout sur la planète. Initiés à New York (Eagle Street Rooftop) et Montréal (Fermes Lufa), des projets de potagers urbains à grande échelle sont actuellement en cours de développement à Londres (Zero Carbon Food), Chicago (FarmedHere), Singapour, Detroit… En France, le mouvement démarre, avec des projets à Paris (potager sur le toit de l’Agro), ou en banlieue parisienne avec une tour maraîchère à Romainville. On peut également citer les initiatives des startups comme Macadam Gardens à Toulouse qui propose des solutions pour investir les toits avec ses plantations ou encore Fraisedesvilles.com avec ses potagers verticaux clipsables sur les façades des immeubles.
* Institut national d'Etudes démographiques
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